samedi 30 juillet 2011

Pis y a un chien sur toutes les photos


Y avait la vieille madame de l'autobus avant de partir qui se traînait difficilement sur ses deux jambes pu trop solides mais qui ramenait avec ses bras musclés le 6 pack de Pepsi de son mari. Y a le réveil sur le divan au gros soleil après 3 heures de sommeil comme si on était en camping.Y a le petit  baby Batman bouclé blond dans les bras de sa maman qui donne des bisous à tout le monde. Y a moi qui dis que "mes enfants vont être aussi beau qu'ça" pis celle qui veux pas que j'aille d'enfant "parce que j'veux que tu reste mon amie pis que ark ark ark. Des enfants fuck". Y a mon amie-heure-de-gloire que tout le monde arrête dans la rue pour partager un petit bout de son histoire. Mon amie qui pleure derrière ses lunettes en s'excusant parce que "c'est fou j'ai même pas encore pu le vivre on dirait, je réalise pas, je suis tellement désolé". Elle qui n'a pas encore pleuré toutes les larmes de son corps plein de bonheur d'avoir réalisé son rêve de sa vie. Elle qui arrive pas à se rendre compte que "t'imagine j'ai rêvé à ça tellement de fois depuis que j'ai 8 ans". Y a moi qui se reflète dans ses lunettes de beaux yeux qui pleurent de bonheur et qui s'excusent en même temps mais qu'y faudrait tellement pas. Y a le couple qui se marie dans une petite église au milieu d'une place super touristique plein de gens curieux pis moi qui réussi presque à prendre une photo juste pour faire croire qu'on à fait les wedding crashes pis aussi pour faire un check in au mariage même si j'suis super moumoune pis que finalement je prends une photo du groupe sans la mariée parce que j'veux pas que les gens me voient faire la touriste. Y a celle qui dit "c'est quoi l'idée de te marier icitte quand t'es laitte toute la gang". Y a le bedonneux qui est déçu parce que "ah je pensais que c'était un mariage gay". Y a les pieds dans l'eau frette qui serait moins frette si on faisait pipi dedans pis les deux couples du Lac qui nous disent que pour ça "faudrait s'asseoir dedans sinon c'est pas subtil". Pis y a le soleil. Le soleil qui nous submerge comme le bonheur pis les larmes dans les yeux pis les vêtements avec des loups pis des ours pis des aigles pis les mocassins pis les pattes de lapin pis les capteurs de rêves des magasins de souvenir pis le plaisir d'être ensemble, de rentrer dans des magasins trop cher dans lesquels on est pas les bienvenus pis de se rendre compte qu'on se sent vraiment en vacance alors qu'on travaille dans un jour et demi, le plaisir de s'imaginer dans un autre pays, le plaisir de la bière froide pis des chips avec la salsa pis un p'tit maudit boutte de cornichon qu'on essaye de couper en deux parce que c'est bon les cornichons. Y a les nouvelles sandales qui font mal au pieds pis les chandails de laine en rabais pis les t-shirts à 5 piasses dans nos grosses sacoches. Y a le marché avec le nougat qu'on fait semblant de jamais avoir goûté pour avoir droit à un test gratuit, la madame qui nous chicane parce que "non c'est pas du nougat dans les bars Mars", celui aux pistaches qui est le meilleur finalement. Les groseilles qui me rappellent quand j'étais p'tite pis que ma meilleure amie fumait dans la cabane et mangeait de la pâte à dent pour pas sentir après. Y a la grosse scène installée dans la rue d'à côté pour on sait pas quel événement qui nous crie de la musique toute la soirée comme si on était au chalet comme si on était en vacances comme si on était dans un gros méchoui sans le cochon pis les arbres pis le lac pis les sangsues pis les tentes pis les mouches pis le feu pis les doigts plein de gras de chips mais avec l'écho pis le rock pis le chaud pis la boisson pis le barbèque pis l'espèce de sentiment que c'est quétaine mais qu'on est libre pas souvent pis qu'en tout cas oui, aujourd'hui. On est libre.

Pour couronner le tout, Sweet child o' mine (ma toune de fille qui crie c'est ma toune), chanté par la rockeuse du party de l'église qui enterre presque Will Ferrell dans Talladega nights à la tivi pendant que je sirote mon vin en me mettant du vernis mauve en attendant les amis.

Merci merci.

jeudi 28 juillet 2011

.

J'ai rêvé que des loups me mangeaient et que je les regardais faire désespérée.

J'ai peur.

De ne pas être assez forte.

P't'être


P’t'être qu’avec mes p’tites aiguilles à coudre laissés là dans ma peau vêtement cousue trop p'tite, comme un bon mari papa tu vas nous faire un p’tit pyjama de p’tite fille minuscule de gros bedon. J’va repasser milles fois mes doigts-aimants dessus pour être sur sur qu’y en reste pas qu’elle se pique pas avec un pyjama peau vêtement trop p’tit pour son beau dedans tout neuf de p’tite fille pas encore cactus. J’va la flatter tout l’temps avec mes doigts-aimants pour être sur sur que son corps lui pique pas jamais, qu’elle se sente jamais pognée dans un corps cousu trop p’tit plein de morceaux défectueux de pas assez femme pour elle.  Je veux être sur qu’elle se pique pas de petites aiguilles dedans je vais la checker tout l’temps subtilement, je vais lui flatter le dos quand elle va être trop grande pour que je la prenne dans mes bras, elle va être douce douce elle va devenir grande grande et fille femme bien dans une peau de laine velours crème soie dentelle des fois. Pis après plus tard j’va lui coudre des beaux bas avec les aiguilles qui vont être restées prises dans mes doigts de vieille madame un peu décousue fripée en p’tit morceaux pas repassés qui aura passé sa vie à rafistoler finalement.

mardi 26 juillet 2011

un peu rouillé


Quand tu lui dézippe le dos tu trouve plein de sourires niais du métro et des rues seules et des gens qui trainent et des petits restos et des bars qui sentent le trop chaud humide. Tu trouve aussi des couleurs et des mots et plusieurs couteaux, surtout des couteaux. Des poignards et des couteaux à steak et des couteaux à beurre et à Nutella et des petits couteaux minces et brillants pour ouvrir des lettres aussi. Il y en a un beau petit couteau bronze un peu rouillé comme un couteau qui serait resté longtemps dans une poche de chemise à l’humidité, un petit couteau pour beurrer le pain pour beurrer les lèvres aussi mais assez coupant pour couper un peu de tout pour couper des pommes du poulet ou des petits cœurs de fille-énervée. Quand tu lui dézippe le dos, couché tout près d’elle, dans son lit. Quand tu lui ouvre le dos avec ton petit couteau d’homme-pas-sur-du-tout pour le perdre dans son dedans de fille-énervée-de-toi-endormie.

mercredi 20 juillet 2011

même si c'est con


C'est le calme au milieu de la tempête comme dans l'endroit le plus sur est au coeur de l'ouragan. Mais c'est un calme vraiment vraiment chaud mon corps se peut plus il réclame la tempête à nouveau. Encore encore encore plus de tourbillons j'ai envie de danser les cheveux mêlés pis que tu mettes tes mains dedans pis que ça fasse mal à mon cuir chevelu que ça tire fort dessus. J'ai envie d'avoir genre mal à la tête de tes mains sur moi encore parce que ça me fait tourbilloner même si c'est con.

C'est le calme au milieu de la tempête mais j'ai trop chaud je sue je sue je suis toute mouillée pourtant.

Le ventilateur fait trop de bruit j'ai peur qu'il me tombe sur la tête j'aime mieux tes cris même si. J'aime mieux l'ouragan même si c'est con.

C'est con mais pourtant pourtant


maudit ouragan.

lundi 18 juillet 2011

des verres d'eau avec des petites mouches dedans


-        Ça te tente tu d’aller manger des choses grasses? On dirait que j’ai pas mangé de la semaine. J’ai faim. J’ai passé toutes mes journées au lit pis tu m’as manqué.

Là tu m’as échoeuré parce que j’avais pas fait la litière du chat.

-          Franchement c’est pas compliqué t’aurais pu ramasser au moins quelques crottes.
-          J’te l’ai dis j’ai passé la semaine au lit j’ai même pas ramassé le séchage j’ai même pas remis les têtes d’oreillers (oui ça faisait une semaine que les oreillers avaient pas de têtes).
-          T’étais en dépression parce que j’étais pas là.
-          C’est ça j’pense que oui mais là t’es revenu. Faque demain on fera la litière. Mais ce soir on peut tu aller manger des choses grasses on dirait que j’ai pas mangé de la semaine.

On a marché. Il faisait noir en maudit, le diable faisait sa ride de canot dans les airs. Il accrochait les arbres et les fils électriques. Il ventait et tonnait fort au dessus de nos têtes. T’avais peur à cause des gros arbres que la foudre nous tombe sur la tête. J’ai pensé on n’est pas si chanceux que ça m’semble, mais on a quand même fait un plan.

-          Si un éclair tombe il va tomber sur l’arbre, pas sur nous. Il faut juste courir assez vite pour pas se faire bruler ou écraser.
-          Pis après on va s’acheter un billet de loto tsé.

 On traversait les rues super vite en courant parce qu’on se sentait tout nus pas d’arbres au dessus de nos têtes venteuses pour attraper les éclairs. Je riais à tout ce que tu disais. Je disais que c’était parce que j’étais fatiguée. C’est vrai j’étais fatiguée mais ça me faisait du bien de ne pas trop avoir dormi. Ça me rappelait que c’est bon de rire pour rien quand tu parles, que ça fait du bien aux joues pis à ma petite tête venteuse-tempêteuse-pour-rien.

Avant d’aller manger on est allé louer un film de l’autre côté de la rue. Y a une petite fille qui tournait sa robe arc-en-ciel sur sa bédaine avec ses doigts collants qui est entré avec ses parents dans le club vidéo avant nous.

-          Fuck je suis certain qu’elle va prendre le film que je veux.

C'était drôle quand même comme call. T’es entré et tu t’es dépêché de prendre la dernière copie du film de lézard animé. Après pour faire comme si tu te rendais pas compte qu’une petite famille bédaine arc-en-ciel voulait vraiment le film que tu tenais dans tes mains, tu t’es promené dans les allées en regardant les autres films. La petite fixait le film de lézard dans ta main. J’étais certaine que tu allais craquer et lui donner. C’était beau de vous voir désirer autant un film de lézard animé. T’es costaud pour un enfant mais dans ces moments là c’est clair, t’as pas grandi.

Mais t’as changé.

On est sorti et j’ai mis le lézard dans ma sacoche. T’étais content.

-          J’étais sure que tu allais lui donner.
-          Maintenant je pense à moi. De toute façon c’était pas vraiment un film pour enfant, j’ai lu les critiques. Je lui ai sauvé une soirée.
-          Elle va surement le louer la semaine prochaine.
-          Pas grave.

On est arrivé au restaurant festival-de-la-crevette-à-longueur-d’année. T’as pris une assiette de cuisses de poulet. Tu t’obstines à essayer tous les plats à la place de prendre une poutine ou un hamburger comme tout le monde parce que

       -    Je les aime pas les frites ici bon.

Moi j’ai pris

       -    Un cheese burger avec du bacon pis de la salade pis des tomates pis une petite frite s'il vous plait.

J’aime pas être déçue.

La fille m’a amené de la sauce bbq avec mes frites pis j’étais super impressionnée parce que j’avais pensé dans ma tête que ça serait bon pis que je l’avais pas dis à voix haute.


-          Comment t’as fait pour deviner, t’as lu dans mes pensées?
-          Ah non c’est pour le poulet. Tu en veux toi aussi?
-          Ah ouais s'il te plait.

Elle m’a amené de la sauce bbq.
Faut que je me résigne.
Ça existe pas le monde qui lisent dans les pensées.

On a mangé en regardant du rodéo pis même qu’à un moment donné ils nous ont montré une entrevue avec un petit garçon cowboy assis sur un poney et il s’appelait quelque chose comme Buk mais je me rappelle plus de son nom de famille. C’était beau d’être là avec les photos de nourriture déteintes pis un texan qui gueulait en arrière pis le tonnerre dehors pis la pluie qui tombait fort pis moi qui avait envie de rire tout le temps pis toi qui riait parce que je riais pis la bouffe vraiment pas bonne pis le rodéo pis les serveuses crêpées qui lisaient pas dans les pensées pis la sauce bbq pis les sachets de ketchup pis le pouding au chocolat qui avait l’air tellement bon de la madame trop lente d’à côté.

On s’est lavé les mains avec nos petites serviettes mouillées. Tes mains sentaient bon l’enfant, ta face sentait bon l’enfant, j’avais le goût de te manger les joues même si j’avais pu faim du tout. C’était beau de se retrouver pis de se rappeler que c’est beau quand on s’aime de même. Ça rend toutte beau. Même les tempêtes. Même les madames crêpées qui sourient pas. Même les verres d’eau avec des petites mouches dedans. Même les enfants cowboy qui se font trainer dans la bouette par leur poney.
Même les frites brulées.

Même la sauce bbq avec des mottons.



Pis en revenant t'as failli nous crever les yeux avec mon parapluie vraiment hi-tech qui se referme automatiquement. Il s'est refermé sur nous, j'ai crié parce que c'était froid en maudit et t'as regardé le parapluie tout surpris en disant

         -   Voyons c'est dangeureux ça. 

Quand t'as compris que c'était toi qui avait fermé le parapluie tu as chialé parce que

         -   C'est quoi l'idée stupide de mettre un gros bouton qui referme le parapluie sur le manche pour le tenir.

Pour toi c'était impossible de tenir le manche sans appuyer sur le bouton.

Je suis encore crampée.

Maudit que t'es pas doux.


mercredi 13 juillet 2011

side-kick

Couvrir et laisser reposer. La sauce épaissira pendant ce temps.



Donne quatre portions.

J'aime ça quand on se peint imaginairement

J'aurais aimé qu'on me fasse moins floue.
Mon poil grésille et mon ventre
le centre de l'univers
je ne le vois pas.
Je suis toujours à l'extérieur
échouée sur la galerie
de mon corps
que retiennent mes paumes.
J'ai mal aux poignets
de me retenir.
Le miroir prends des photos
je m'en fou.
J'aurais juste aimé qu'on me fasse moins floue.
Au centre de l'univers
y a un grand trou
qui avale tout.
Le miroir utilise son flash
parce qui fait gris
J'me vois pu
J'me vois tout
J'me vois floue.
À part de ça
c'est l'été.
Ça manque d'espoir ici
que t'as dis.
Alors on va peinturer la galerie
un beau vert foret.
Cé beau cé beau
j'ai eu toute l'année pour me décaper.

mardi 12 juillet 2011

Ça fera mal


La bouilloire allume bleue quand elle est branchée. Ça fait drôle à côté du mur jaune noir de la nuit qui commence à s'en aller. La bouilloire allume bleue comme une luciole je me dis. Une deuxième tasse de thé pour forcer mon corps. J'ai acheté une belle poignée. En stainless parce que c'est beau. Mais surtout pour que ça fitte avec le gris noir autour. Je pense que tu va aimer. Ça shine juste comme il faut pis ça fitterait avec ton frigo. C'est drôle, la nuit s'en va. Demain je vais te demander de bien la visser avant de t'en aller, la poignée. Parce que je dors sur le dos ces temps-ci. Je m'échoue. La luciole s'en est allée aussi. C'est parce que l'eau boue alors c'est fini. Ça fait drôle tout est jaune noir tout court. Mon corps veut dormir sur le dos pour l'éternité. Demain je vais te demander de bien visser la poignée. Dans mon dos, dans le milieu s'il te plait. Où je ne pourrai pas l'attraper. Après je vais me recoucher sur le dos. Ça fera mal. Et après tu vas t'en aller. Ça va être encore gris noir nuit. Elle va être en train de s'en aller elle aussi la nuit. Ça fera pas drôle. Ça sera pas drôle pantoute.

les ogres-sorciers aiment les orteils-peanut

Aujourd'hui au Subway à côté de moi y avait un genre d'ogre-sorcier-roux. Un gros grand doux barbu chevelu blanc brun orange tsé. Il avait l'air de sentir le bois et le vent dans le soleil dans les feuilles. Il se commandait un 12 pouces boulettes de viande. Moi à côté j'étais toute pognée dans mes sandales de même pas vraie gauloise dans mes pieds plasteurés de petite fille naine. J'avais le goût d'être une petite boulette de viande trempée dans la sauce tomate. J'avais le goût de lui dire de me mettre dans un sac de coton vert brun de me mettre sur son épaule et de m'amener dans sa cabane qui sent le bois mouillé et le feu et le soleil et l'eau qui chante et les oiseaux peureux. J'avais le goût de lui dire mange moi oui oui je veut être mangée je te montrerai même pas un os de poulet quand tu vas me demander mon bras je vais te montrer mon vrai bras en boulette de viande pis mes cuisses aussi pis mon ventre si tu veux tu pourra allumer un feu pour le manger tu pourra le faire médium saignant ou comme tu aime. J'avais le goût de lui dire j'ai juste le goût de crisser mon camp. J'va laisser mes sandales ici comme cendrillon mais y vont même pas me chercher je vais marcher nu pieds et me faire de la vraie corne en dessous des pieds tu pourras les grignotter comme des petites peanuts mes orteils cornés. Je sure qu'ils aiment ça les ogres-sorciers les orteils-peanuts.
J'avais le goût de lui dire mange moué. Messemble qu'on serait content tous les deux han?
Mais je suis sure qu'il vit dans un petit 3 et demi sur Masson et qu'il passe ses journées à jouer à World of War Craft. Merde y sont où les vrais ogre-sorciers-roux-gros-grand-doux-barbus-chevelus? Je suis due pour me perdre dans le bois moué.

Tsé un ogre comme dans Where the wild things are (mais en moins poilu juste un peu)

dimanche 10 juillet 2011

m'ennuie


C’est quoi cette idée de con d’aller fouiller par là. Les neiges des télévisions sont ensorceleuses, c’est pourquoi. Dans le fond du ventre du cœur, il ne faut pas. Mais les soirs-hiver, c’est comme ça. Les monstres ne se cachent pas en dessous des lits non. Les neiges des télévisions les soirs-hiver sont ensorceleuses, c’est pourquoi. Je t’appelle, même si tu n’es plus là. Je t’appelle, par cœur mes doigts se souviennent de toi. Tu ne m’entends pas. Il fait chaud dehors, dedans il fait froid. Il y a de la neige dans ma télévision. Il y a de la neige plein les doigts. Tu venais. En dessous des lits avec moi.


mercredi 6 juillet 2011

bébé

On est couché sur le divan
chacun d’nôtre bord.
Sur mes petits pieds y a des grandes pancartes oranges fluo
avec écrit dessus
Entrez par ici.
Tes orteils me touchent un peu
pis la chaleur monte jusque dans le bas de mon ventre.
Ça reste pogné là.
Ça attends un peu.
Parce qu’au carrefour de mes jambes
y a une pancarte avec un triangle qui veut dire attends un peu laisse passer
pis ça passe pareil parce qu’y à pas ben ben de trafic
pis dans mon ventre ça fait des bébés chaleur
même des jumeaux chaleur
qui grandissent plus vite que dans la vraie vie mais genre vraiment plusse vite.
Les jumeaux
même triplés
même quadruplés
même plus encore j’pense que t’as compris.
Ils deviennent grand
ils envahissent mon corps.
Leur bras s’élancent dans mes bras
pis toute mon corps à chaud.
Y bouille
Mon corps se sent comme un p’tit pop corn
Ça chauffe en dedans
Comme si mon ventre allait exploser
S’ouvrir par le milieu
déchirer
Pis faire plein de mousse blanche de bébés de chaleur bonheur de toi.

Mais ça fait pas ça.
On est des humains on n’explose pas
Mais c’est comme ça qu’on fini par se dire avec des p’tites voix niaiseuses
qu’on veut faire des bébés.
Même si ça fait juste deux semaines qu’on se connait.
Tsé.

mardi 5 juillet 2011

Finalement

J'allais me faire à manger quand tu m'as prise. Tu m'as soulevée et tu m'as assise sur la table de la cuisine. Ta bouche s'est collée à la mienne. Elle pesait lourd. Tes mains ont serrées ma peau qui se tassait un peu pour que tes doigts serrent mes côtes qui se sentaient un peu plus petites. Entre deux baisers tu m'a dis que tu me voulais, que tu me voulais tellement pour toi tout seul pour tout l'temps, finalement.

Tu m'embrassais pis j'pouvais pas m'arrêter de penser
fuck j'ai pu d'huile d'olive pour mon sauté de légumes.

Tu me voulais pour toi tout seul pour tout l'temps, j'en rêvais depuis longtemps. Ces mots là qui sortent de ta bouche je les avaient imaginés dit doucement agressivement faché dans le doute triste amoureusement sous la pluie au gros soleil le jour ou la nuit au centre d'achat ou le matin tôt dans un lit, j'avais toute imaginé j'te dis dans mon lit froid la nuit j'avais imaginé mon bedon qui explose ou mon corps qui fend dans l'milieu ou mon bas ventre qui fond par terre ou un nid de papillons qui grafigne mon dedans quand tu me l'dirais, pis la, j'peux pas penser à autre chose que l'absence d'huile d'olive sur la première petite tablette blanche à gauche de mon four à côté du vinaigre de vin blanc que j'vois du coin de l'oeuil pour faire mon calvaire de sauté de légumes.

Des papillons dans un sauté de légume ça s'rait tu bon ça?
Parce que j'pense que quand tu l'dis finalement ça sonne pas beau. J'avais toute toute imaginé mais maintenant que tu l'dis j'pense que j'taime pas, finalement.

lundi 4 juillet 2011

J'ai pas tellement envie d'écrire c'est l'été

J’ai pas tellement envie d’écrire ces temps-ci j’ai plus envie de chercher le soleil, de courir après, de boire de la rousse tiède, de scruter les vitrines pour me trouver des sandales confortables et belles en même temps, de me trouver des belles camisoles lousses, de me botter le cul pour aller faire deux tours de bloc en courant pour perdre les bières rousses, de manger des hamburgers poutinés à trois heures trente du mat chez la mère, d’espionner mes nouveaux voisons en passant une journée à lire sur mon balcon, de juger tout le monde qui passe dans ma rue et dans les autres ou je me trouve aussi, de capoter à faire le tour des filles avec qui j'ai été au secondaire qui ont des bébés, de me demander si j’suis game d’aller me baigner dans une piscine publique, de m’ennuyer de mes amies pis d'être trop vedge pour les appeler, de boire du vin rose cheap pis de l’eau qui pétille à la lime, de manger du saumon fumé avec de la salade parce que c’est frais l’été pis que ça fait changement de la pout pis des hamburgers nocturnes.
J’ai pas tellement envie d’écrire ces temps-ci j’ai plutôt envie de vivre. Même si vivre ça se résume à rien foutre pis à déprimer parce que j’ai pas de job ni d’argent pis que j’donnerais tous mes hamburgers de nuits pour avoir un travail de 8 à 4 du lundi au vendredi comme les adultes que j’ai jamais voulu être. Juste pour pouvoir sortir du travail fatigué pis sortir pareil dans les rues encore ensoleillées pis faire la même maudite affaire que je fais là mais avec pas l’impression qui a rien que ça à faire pis que vu que j’va pouvoir le faire tout l’temps pourquoi pas demain, ou après demain,… pis pourquoi pas rester sur mon divan devant les photos de woodstock de camping de chums pis de bébés. 
J’ai pas tellement envie d’écrire ces temps-ci j’ai envie de vivre que’que chose j’ai envie d’avoir une job qui va m’passionner, m'semble que ça s'rait l'temps.
J’ai envie de m’prendre pour une adulte. C’est drôle c’est rare que ça m’arrive l’été.

samedi 2 juillet 2011

C'est chiant déménager


-          J’va te prendre des Gauloises s’te plait.
-          Y a pas.
-          Des Bensons?
-          Y a pas.
-          Y a quoi.
-          Voulez pas slim menthe?
-          Non.
-          Alors Du Maurier.
-          Bon oké, le p’tit paquet.
-          9.50 s’vous plait.
-         

-          Euh pis, t’as pas de bière dans ton dépanneur?
-          …Non
-         
-          ..mais.. attendez…
-         
-          Quelle sorte vous voulez?
-          Heu. Laisse faire merci, bonne journée.
Déménagement.
De Hochlag, dans Hochlag.
Ils s’en vont deux rues plus loin.
(non je dis pas HoMa parce que HoMa c’est cool pis que là, c’est pas cool pantoute).
Premier juillet. Tout le monde à le goût de se péter la gueule (même nous entre nous, ça va ben). Les chars se faufilent entre les camions de déménagement. Y a de la fébrilité dans l’air. Ça a commencé par les locataires du nouvel appart qui voulaient pas s’en aller. Ensuite leur déménageur qui voulait pas que le stock de nos amis soit dans l’appart parce que lui, yfaitpoltri yamène toute ou pentoute argh + crachat.
Pis celle qui dit :
Je l’savais je l’savais je l’savais que ça allait mal se passer, pis on me disait d’être positive, je l’savais !
Pis moi qui essaie :
Ça ira pas plus vite si on est faché.
En tout cas j'ai essayé.
Y paraît que dans Hochlag tout est une question de rue. T’es mieux d’être sur la bonne, sinon.
On va chercher le stock au premier appart (le futur ancien appart). On essaye de reculer le pick-up vert turquoise dans la cour-marécage arrière pour mettre le stock dedans. On est dans la ruelle pis on avance-recule-tourne-a-droite-non-a-gauche-avance-un-peu-pas-trop-fuck-on-l’aura-pas-recommence.
C’est pas facile, y a beaucoup trop de monde autour de nous. On est en plein milieu de la cour arrière d’un HLM rempli d’enfants qui crient et qui courent partout en se tirant des ballons.
Le pire, c’est les bonnes femmes. Cinq ou six femmes se crient après vraiment, vraiment fort. C’est la guerre. Y en a une qui crie qu’elle veut montrer la photo de son enfant mort à l’autre, qui lui crie de se mêler de ses criss d’affaires (entre autre). Les hommes qui veulent s’en mêler mangent des claques et se font pousser par terre. Les enfants tirent des ballons partout sans arrêter. Une coupe de filles maigres bleachées tatouées en chandail XL d’Iron Maiden (genre) se frottent la tête debout sur leur balcon en se demandant merde-où-cé-que-chu-atterri. On se croirait dans un livre de Michel Tremblay version très trash.
Ma pauvre amie qui conduit a un peu de misère. On veut pas être mêlé à ça, on a peur qu’ils se servent de nous comme bouclier ou qu’ils pensent qu’on est quelque chose comme un cheval de Troie envoyé par une autre madame pas de dents. D’un bord, y a la première madame avec son équipe d’ados pleins de chaines pis de calottes avec les palettes drettes. De l’autre, la deuxième madame pas de dents le dos courbé avec une quinzaine d’enfants qui gravitent autour d’elle, plus les filles maigres en chandail XL pas très utiles qui se frottent la tête. C’est serré. Ça crie au meurtre avec des voix cigarettées.
Dans le milieu, c’est pas safe. Pis dans un truck turquoise, c’est dur de passer incognito.
Finalement, un des gars tanné de se faire donner des claques nous aide.
On réussi juste avant que la police arrive. Le gars disparait.
Selon les potins, la première fille pas de dents aurait frappé la deuxième (entre autre).
On fini par déménager nos amis deux rues plus loin. Beaucoup plus tranquille.
On fume des Du Maurier pis on boit la bière qu’on a trouvé quatre dépanneurs plus loin.
Grosse journée, faut fêter ça.
On se dit que c’est chiant déménager, que pauvre futurs locataires de l’appart à côté du HLM, que deux rues c’est assez pour pu entendre crier, que faire la chaine c’est vraiment la meilleure façon de vider un truck rapidement, qu’y fait chaud en t’a, qu’une chance qu’on n’est pas au troisième quand même, que fuck le déménageur de tantôt, que j’suis niaiseuse d’être venu aider en gougounes, que les anciens locataires étaient pas très propres, que c’est vrai, que ça dépends vraiment des rues finalement.
Pis on se dit aussi que maudit qu’on s’ennuie, depuis que 19-2 est fini.